À mesure que l'inflation gagne du terrain, un phénomène prend de l'ampleur dans les rayons des grandes surfaces. Des clients d'enseignes, qui mettent en avant une gamme de produits à bas prix, parfois qualifiée d'"anti-inflation", ont remarqué la tendance de certains magasins à enlever du contenu, tout en gardant le produit au même prix.
Packs de boissons, légumes ou gâteaux, aucune denrée n'y échappe. Une fausse remise qualifiée outre-Atlantique de "Shrinkflation" (inflation "rétrécie", ndlr) et de "réduflation", "inflation masquée" ou "cachée" dans l'Hexagone. Cette méthode marketing lésant le consommateur n'a rien de nouveau. Mise en place dans la grande distribution depuis une quarantaine d'années, elle est régulièrement dénoncée par les internautes, journalistes et associations.
Et force est de constater qu'en temps d'inflation, les distributeurs y ont davantage recours. Samedi 27 mai, 60 Millions de consommateurs s'attaquait aux produits "à moins d'un euro" lancés par Carrefour. "Où est passée la 3ème salade ?", interroge le magazine, pointant l'absence d'une sucrine dans un ensemble de trois salades vendues à 0.99 centimes chez Carrefour. Un prix qui n'a pas changé, tandis que la quantité, elle, a baissé.
Même chose pour le filet de pommes de terre, passé d'1.5 kg à 1 kg, tout en conservant le même prix. Du côté de Lidl, c'est la stratégie inverse qui employée, remarque 60 Millions de consommateurs : la quantité reste la même, tandis que les prix augmentent.
Les manufacturiers sont tentés de réduire les quantités, simplement parce qu'ils ne veulent pas perdre des parts de marché", a récemment commenté l'économiste canadien Sylvain Charlebois. Un constat partagé par de nombreux analystes, qui n'endigue pas cette pratique, encore très courante car légale - tandis que la tromperie du consommateur, elle, l'est moins.