Le réseau social Facebook est pris depuis lundi 19 mars dans un énorme scandale. Il est soupçonné d’avoir permis un usage indu des données personnelles de dizaines de millions d’Américains. Celles-ci auraient été collectées par l’entreprise britannique Cambridge Analytica, qui a travaillé pour la campagne du candidat républicain Donald Trump, lors de la campagne présidentielle de 2016.
Ni Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, ni sa n° 2 et directrice des opérations, Sheryl Sandberg, n’ont encore réagi ce mardi. Leur silence est assourdissant, alors que le réseau social est pris depuis ce week-end dans un retentissant scandale lié au siphonnage des données de ses utilisateurs. Celui-ci se serait fait au profit d’une société britannique, Cambridge Analytica, qui a participé à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, et en aurait profité pour influencer le vote des électeurs. Ouest-France vous explique tout.
Vendredi 16 mars, dans un post de blog, Paul Grewal, le vice-président et conseiller général de Facebook, annonce la suspension du compte de la société de communication stratégique Cambridge Analytica. Le communiqué intervient quelques heures après que les quotidiens américain et britannique The New York Times et The Observer (édition dominicale du Guardian) ont révélé le détournement des données personnelles de millions d’utilisateurs du réseau social.
Paul Grewal reproche à Aleksandr Kogan, un professeur de psychologie de l’Université de Cambridge, d’avoir violé la politique de confidentialité de la plate-forme en transmettant les données de ses utilisateurs à Cambridge Analytica. L’entreprise, créée en 2013, a notamment participé à la campagne de Donald Trump en 2016. C’est une filiale du groupe marketing Strategic Communication Laboratories (SCL).
Ces données auraient été récupérées via une application de tests psychologiques, baptisée « thisisyourdigitallife », développée par Aleksandr Kogan. Selon Paul Grewal, l’application aurait été téléchargée par 270 000 utilisateurs de Facebook. Ce faisant, ils ont donné leur accord pour qu’Aleksandr Kogan ait accès à un certain nombre de leurs données personnelles telles que le lieu d’habitation renseigné sur leur profil, des contenus qu’ils ont « liké » ou encore des « informations limitées concernant les amis dont les paramètres de confidentialité autorisaient l’accès au profil ». Entre 30 et 50 millions d’utilisateurs seraient donc concernés.
Paul Grewal précise que Facebook a supprimé l’application en 2015, après avoir pris connaissance de ces fuites d’informations. Le réseau social aurait alors obtenu la confirmation que les données collectées par Cambridge Analytica avaient été détruites. Or, dans son post de blog, Paul Grewal affirme avoir reçu plusieurs rapports indiquant que la totalité des données n’ont pas été effacées.