Encore totalement inconnu il y a quelques années, le terme “planification écologique” a émergé lors du second quinquennat du président Emmanuel Macron dans le cadre de la création du secrétariat général à la planification écologique et de l’élaboration d’une feuille de route nationale permettant à la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Qu’est-ce que la planification écologique et quels sont ses objectifs ? Quelles sont les mesures phares qui la composent ? Gros plan sur l’une des annonces les plus importantes du gouvernement.
La planification écologique est une méthode de gouvernance dont l’objectif est d’intégrer la sauvegarde des écosystèmes naturels à chaque décision humaine. À ce titre, elle requiert une excellente connaissance des impacts des activités anthropiques sur la nature ainsi que sur l’humanité elle-même (conséquences environnementales, sociales et sociétales).
Des programmes tels que l’accord de Paris sur le climat de 2015 ou le protocole de Nagoya de 2012 entendent donner à la planification écologique une dimension mondiale. Toutefois, cette ambition est souvent contrariée par le manque de coordination et les intérêts particuliers des nations.
En France, le plan de planification écologique se base sur la Stratégie nationale bas-carbone, les programmations pluriannuelles de l’énergie et la Stratégie nationale biodiversité. Sa synthèse a été présentée par le gouvernement en septembre 2023, à l’issue du deuxième conseil de planification écologique.
Attention, la planification écologique ne doit pas être confondue avec la transition écologique ! Cette dernière a pour objectif de changer durablement notre modèle économique et social actuel pour répondre aux enjeux du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de la raréfaction des ressources.
On reconnaît la paternité d’usage du terme de planification écologique à Jean-Luc Mélenchon lors d’un congrès du Parti socialiste de 2008.
L’homme politique, ensuite candidat aux présidentielles de 2012, 2017 et 2022, en fera mention dans ses différents programmes de campagne où il se positionnera comme favorable à une réindustrialisation du pays, à la création d’un ministère de la planification écologique, à l’augmentation du nombre d’agents publics pour faciliter la mise en oeuvre de la planification et à un dialogue suivi avec les citoyens, les syndicats, les branches professionnelles, les ONG ou encore les laboratoires.
Le président Emmanuel Macron a depuis repris ce terme dans le cadre du plan de planification écologique assigné à sa Première ministre Élisabeth Borne et articulé autour de cinq axes majeurs :
Aujourd’hui, la planification écologique est gérée par le secrétariat général à la Planification écologique (ou SPGE) dont Antoine Pellion a la direction. Portée à un niveau gouvernemental, cette gestion entend rattraper le retard accumulé lors du précédent quinquennat en matière de politique écologique.
Pour prendre le virage écologique attendu par la société civile et les entreprises, le gouvernement s’est fixé plusieurs objectifs, dont certains chiffrés tels que :
Des objectifs sectoriels ont également été définis comme la réduction de 16 % des émissions en 2030 par rapport à 2022 pour le secteur agricole par exemple.
Ces jalons posés, il était nécessaire d’organiser la planification écologique afin qu’elle puisse se positionner en véritable cheffe d’orchestre entre les citoyens, les administrations, les entreprises et les associations.
C’est pourquoi il a été convenu de la faire reposer sur 22 chantiers majeurs répartis dans six grandes thématiques :
Plusieurs mesures de planification écologique ont été annoncées par le président Emmanuel Macron dans le cadre de son allocution de septembre 2023. Voici les plus emblématiques :
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Lors de son allocution du 25 septembre 2023, le président Macron réaffirmait son souhait d’une « écologie basée sur la science et sur les résultats objectifs ». Mais qu’en est-il réellement ?
Si le Haut Conseil pour le climat déplorait déjà l’absence "d'une politique économique d'ampleur pour répondre à la hauteur des enjeux" dans son rapport de juin 2023, il semblerait que la feuille de route proposée par le gouvernement se heurte encore aux réalités du terrain.
Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétique chez Greenpeace, était ainsi catégorique dès le mois de juillet : “le constat est posé, mais l'ambition ne suit pas. Le Gouvernement confirme un objectif de baisse des émissions brutes de 50 % d'ici à 2030 par rapport à 1990, alors qu'il faudrait les baisser de 62,2 % pour être sur une trajectoire compatible avec un réchauffement climatique limité à + 1,5 °C”.
Et l’ONG de regretter également l’absence de date de sortie du pétrole et du gaz fossile malgré une volonté de l’exécutif de passer de 60 % d’énergie d’origine fossile à 40 % d’ici à 2030, rappelant par la même occasion que “le charbon pour la production électrique ne représente que 0,6 % des émissions de CO2 françaises”.
La France n’ayant pas respecté ses objectifs climatiques en 2022, fera-t-elle mieux en 2023 ? Il ne semble pas irréaliste d’en douter...
DOUBLE COMPÉTENCE
TITRES RNCP RECONNUS PAR L'ÉTAT
ALTERNANCE POSSIBLE DÈS LA 3e ANNÉE