Mort de Pierre Cardin : l'empereur de la mode et du business

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ÉDITO - Le célèbre couturier, mort ce mardi 29 décembre, avait fait fortune grâce à son sens hors norme de la création, du marketing et des produits dérivés.

Le couturier Pierre Cardin est mort mardi 29 décembre à l’âge de 98 ans. Créateur, devenu milliardaire, il était un homme d’affaires avisé et un véritable touche-à-tout. Un homme pour qui mode et business n’avaient pas de frontières. Dans la mode d’après-guerre, il est un visionnaire qui invente un style futuriste, détonnant, aux courbes géométriques et aux matières fantasques.


Pour le célèbre couturier, tout s’entremêlait. Pierre Cardin a débuté en créant des vêtements de luxe, et en parallèle, il réalisait des costumes de scènes, des déguisements, puis du prêt-à-porter. Mélanger le haut de gamme et les habits populaires, dans l’après-guerre des années 50, a fait scandale. Cependant, au-delà de l’inventivité, ce qui a fait le succès de Pierre Cardin est son sens du marketing.  



À la fin des années 50, il fait défiler des hommes, ce qui était impensable à cette période. Tout au long de sa carrière, il organise des coups médiatiques, pour faire parler de lui. En Inde dans les années 60, en Chine, aux États-Unis, à Moscou en 1991, avec un défilé sur la place Rouge, et jusque dans le désert de Gobi.


Chaussettes, pêle-mêle, serviettes de toilette, sardines, cravates, meubles... La marque Cardin vient se coudre, se greffer et se coller à tout et n'importe quoi. Le couturier a fait partie des tout premiers, dans les années 60, à faire des produits dérivés avec des licences à son nom.


Pierre Cardin est devenu milliardaire, ce qui a aussi fini par entacher son nom. L’homme d’affaires est même devenu un cas d’école dans le marketing : la "cardinisation", action d’abuser de la diversification, au risque d’abîmer son image de marque.



Sa fortune lui a notamment permis de s’offrir le restaurant Maxim’s et l’ancien château du marquis de Sade dans le Luberon. Pierre Cardin voulait transformer ce dernier en "Saint-Tropez de la culture". Il a également racheté une cinquantaine de maisons dans un tout petit village. À la fin de sa vie, Pierre Cardin estimait le montant de son empire à un milliard d’euros. Il en était fier et aimait répéter deux phrases : "j’ai tout inventé" et "Cardin a inondé le monde".

 

La force du couturier était son ambition. Parti de rien, il était réfugié français d’une famille italienne ruinée. Quasiment un siècle plus tard, Cardin représente 200.000 salariés et sous-traitants, 500 usines et 850 licences dans le monde. Resteront de lui, des vêtements mythiques venus d’autres planètes : cosmonaute unisexe, cols cheminées, fourreaux lampions, et bien sûr, son nom. Dans une interview, Pierre Cardin disait: "si je disparais […] mon nom ne s’éteindra pas du jour au lendemain, il est trop vaste".


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